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04/08/2019

Georges Attieh, Président de l'Inspection centrale, a confirmé que « la réforme de l'administration publique libanaise est devenue une affaire urgente et nécessaire, non optionnelle »

George Attieh, le directeur de l'Inspection Centrale, a confirmé que « Ce n'est un secret pour personne que la réforme de l'administration publique libanaise est désormais une question imminente, nécessaire et non une option. En effet, c’est la voie qui mène à la croissance économique et sociale et à la construction d'un État moderne ». S'exprimant lors d'une conférence de presse sur les conclusions de la première étape du projet « évaluation des performances sectorielles et organisationnelles » pour six administrations pionnières au Grand Sérail, M. Attieh a déclaré : « L'administration publique est l'organe exécutif du gouvernement, il est donc nécessaire de renforcer ses capacités en modernisant ses structures et ses fonctions, en développant les ressources humaines et en élaborant des plans stratégiques, et en renforçant les comités de contrôle. »

« L'administration publique souffre d’un contrôle et d’une responsabilisation insuffisants et du manque de rapports périodiques sur les performances et les réalisations,  pouvant servir de base pour le contrôle et la responsabilisation. Par conséquent, il est nécessaire de renforcer le rôle de l'Inspection Centrale en adoptant une approche basée sur "l’évaluation de la performance sectorielle et organisationnelle". A l’instar de nombreux autres organes de contrôle, l'Inspection centrale a été créée il y a 50 ans sous le mandat du Président Fouad Shehab. L'expérience des organes de contrôle de par le monde a prouvé que le rôle de l'inspection dépasse le simple concept de contrôle traditionnel, (c'est-à-dire veiller à ce que les lois et règlements soient correctement appliqués), pour inclure la surveillance de la performance des administrations publiques en veillant à la bonne utilisation des ressources financières et humaines mises à leur disposition pour mettre en œuvre les projets et atteindre les objectifs. En réalité, ce type de contrôle vise à identifier et à rectifier les faiblesses et les lacunes. »

 « Voilà pourquoi, l’évaluation des performances institutionnelles, sectorielles et organisationnelles" a été intégrée comme élément clé dans la proposition de modification du décret législatif N° 115/59 relatif à l'établissement de l'Inspection Centrale. Cette dernière a ainsi entamé, en coopération avec la ministre d'État pour le Développement administratif, la mise en œuvre de la phase pilote du projet au sein de six administrations : Économie, Commerce, Industrie, Finances (direction des importations), Travaux publics et Transports (direction générale de l'Organisation civile), Énergie et Eau (direction générale des Ressources hydrauliques et électriques) et Éducation et Enseignement Supérieur (direction de l'Enseignement primaire). Ces administrations, en coordination avec le bureau du  ministre d'État pour le Développement administratif et l’Inspection Centrale, ont développé un prototype lié à la définition des principaux domaines de performance, sectoriels et organisationnels. Ils ont également identifié des indicateurs de performance clés et secondaires pour ces domaines et les sources d'information requises, tout en fixant des objectifs et des mesures pour chaque indicateur afin de mener une évaluation et une analyse comparative appropriées. »

« Aujourd'hui, nous avons achevé l'élaboration du rapport final sur la première phase pilote de 2017, basé sur la mesure et l'évaluation de la performance sectorielle de l'administration. Un certain nombre de recommandations ont été formulées dans le but d’améliorer la performance, dans l'espoir que nous constaterons dans les années à venir les progrès des administrations concernées dans la mise en œuvre de ces recommandations. La saisie et le traitement complets des données seront ainsi automatisés dans tous les domaines grâce à la coordination entre les services informatiques de l'Inspection centrale et le bureau du ministre d'État pour le Développement administratif. Ceci permettra à l’administration concernée et à l'Inspection centrale de suivre les étapes de l'évaluation des performances et de fournir un retour d'informations pour améliorer les performances à distance et de manière simultanée. »

 « Dans ce contexte, il convient de saluer la coopération entre les départements participants au cours de la première année expérimentale du programme, et leur volonté affirmée de travailler de manière plus efficace au cours des années à venir, réaffirmant ainsi leur foi en ce programme ainsi qu’en la nécessité d'engager des mesures correctives. A travers ce projet, les ministères concernés pourraient entreprendre une évaluation interne de leurs activités, contrôler leurs opérations en interne et atteindre leurs objectifs, afin de fournir le meilleur service possible aux citoyens, afin de restaurer la confiance dans l'État et ses institutions. Nous rappelons également dans ce contexte que les indicateurs de performance observés pour chacune des administrations serviront comme base au rapport semestriel établi par le directeur général sur les travaux de son administration. Ce rapport sera remis au ministre, et des copies en seront transmises aux organes de contrôle conformément au Décret n° 111/59. »

« Quant aux résultats atteints suite à cette première année pilote, ils peuvent être résumés comme suit :

1) L’absence de plans stratégiques dans certaines administrations, ce qui affecte négativement le l’allocation des fonds nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.

2) Le manque d’informations requises pour certains indicateurs, principalement en raison de l'absence de communication et de coordination entre les différentes unités administratives au sein d'un même ministère, ou entre l'administration centrale et ses unités régionales, ou entre l'administration et les institutions publiques soumises à sa tutelle, et enfin entre les différents services intéressés par les questions communes, ce qui affecte négativement l'intérêt public.

3) La nécessité de renforcer le contrôle interne hiérarchique au sein de l'administration et d'acquérir et d'appliquer les concepts d'auto-évaluation, en soumettant des rapports trimestriels sur le fonctionnement de l'administration et en organisant des réunions périodiques entre les fonctionnaires et leurs subordonnés dans les différentes unités.

4) L'absence de plans basés sur le renforcement des capacités et les besoins réguliers de formation des ressources humaines.

5)  Description de tâches incomplète au sein de certaines unités.

6) L’absence d’un système d'évaluation de la performance du personnel et la nécessité d’élaborer un nouveau système d'évaluation qui prenne en compte l'évolution des tâches administratives et les modes d’application pertinents.

7) L’absence de mécanismes pour mesurer la satisfaction des citoyens vis-à-vis des services fournis.

8) La nécessité d’adopter des budgets publics annuels pour maintenir le bon fonctionnement des  ministères.

9) Le manque prononcé de personnel, qui a dépassé dans certaines administrations la moitié du nombre de salariés spécifiés par la loi, entrave la réalisation des objectifs escomptés.

10) L’absence de logistique dans certaines administrations.

11) L'absence d'archives numériques au sein de certaines administrations, ce qui entrave le suivi du flux d'informations et de données et bat en brèche la crédibilité et l'efficacité de l'évaluation et de l'organisation des performances.

12) Les structures organisationnelles obsolètes des administrations et la nécessité de les mettre à jour pour suivre de près la situation et les développements les plus récents.

13) La nécessité d'activer la décentralisation administrative. »

 « Les administrations publiques pionnières ayant participé à la première phase pilote du projet deviendront un exemple pour d'autres administrations. Je tiens particulièrement à remercier les membres du cabinet de la ministre d'État pour le Développement administratif et Son Excellence le Ministre May Chidiac qui se sont pleinement investis pour aller de l'avant avec la deuxième étape pilote. Ils ont travaillé d’arrache-pied afin d’inclure de nouveaux ministères dans le projet, revoir certains indicateurs avec des représentants des administrations concernées et ajouter de nouveaux indicateurs, comme des indicateurs d'évaluation et de gestion des risques. Ces efforts ont été motivés par l’amélioration des performances de notre administration publique. Évidemment, ce projet nécessite les efforts concertés de tous, et nous saluons dans ce cadre tous les inspecteurs généraux, en particulier l'inspecteur général administratif, le Professeur Fadi Haydamous et l'inspecteur général de l'administration centrale Mme Houri Dersarkissian et les inspecteurs des différents services de l'Inspection centrale pour les efforts déployés. Nous les appelons à poursuivre leurs efforts notamment dans le processus de réforme de notre cher pays, le Liban. Nous ne manquons pas de lois anti-corruption, bien que certaines nécessitent une mise à niveau. Il est de notre devoir d’appliquer les lois existantes de manière adéquate. »

« La communauté internationale attend de notre part des réformes comme condition préalable à une assistance qui permettrait de relancer et de soutenir notre économie nationale. Cela ne pourra voir le jour sans le soutien structurel du gouvernement libanais présidé par le Premier ministre Saad Hariri, ayant adopté le slogan « Tous au travail ». Ce que nous souhaitons voir à travers ce soutien, Votre Excellence, ce sont des efforts supplémentaires pour renforcer l'Inspection centrale à tous les niveaux, en remédiant au manque de personnel,  en répondant aux  besoins en terme de logistique, en veillant au respect de toutes les circulaires et décisions adoptées, en empêchant toute mesure qui entraverait son travail ou minerait son autorité et indépendance, et en éliminant obstacles législatifs qui compromettent son pouvoir d’accomplir ses missions. »

« Cet objectif peut être atteint en adoptant des nouveaux systèmes d'évaluation et d’appréciation, qui créeraient le niveau de confiance requis pour promouvoir les partenariats entre les secteurs privé et public. »

« Pour conclure, nous faisons face à une question essentielle : La nécessité d’améliorer le niveau des cadres administratifs, plaçant la performance du secteur public au même niveau exceptionnel que le secteur privé. Cet objectif peut être atteint en adoptant des nouveaux systèmes d'évaluation et d’appréciation, qui instaureraient le niveau de confiance requis pour promouvoir les partenariats entre les secteurs privé et public. »

« Enfin, nous tenons à vous remercier d'avoir répondu à notre invitation et à exprimer notre profonde gratitude pour votre soutien, qui contribue grandement à l’amélioration de nos administrations publiques et de notre bien-aimé Liban. »

 

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